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« Kunstraub » (2013) - In Extremo

Avant-dernier album entièrement original dans la production du groupe (Kompass Zur Sonne sorti en 2020 sera commenté plus tard), ce Kunstraub apparaît plutôt hétéroclite.
Les textes sont cette fois tous en allemand, dans une très belle écriture qui groove souvent très bien et portés par un chant superbe, puissant et beaucoup plus en avant que par le passé.
Les influences médiévales sont plutôt absentes et les instruments traditionnels moins présents, souvent remplacés par des synthés jouant des lignes pas toujours très heureuses.
Les compositions témoignent une nouvelle fois d'un grand sens de la mélodie, offrant des refrains qui fonctionnent admirablement.
Pour mémoire cependant, le morceau éponyme (track 6) apparaît comme largement dispensable, complètement à côté dans le propos de l'album et en valeur absolue.

Ma sélection :

- Gaukler (track 5) : à savourer pour son refrain magnifique, superbement porté par la basse et illustré par une cornemuse assez rare sur l'album,

- Feuertaufe (track 7) : changement de tempo ici avec une cornemuse qui installe un refrain à nouveau diablement efficace; très joli pont à la cornemuse encore une fois. L'ensemble est monolithique mais redoutablement efficace. Ne manquez pas le look des deux cornemuses sur la video : rien que cela vaut le détour!

« Kein Blick Zurück » (2006) - In Extremo

Le groupe originaire de Berlin s'est formé en 1995 à partir d'une double base rock (voire punk) et musique médiévale.
Plusieurs de ses membres ont une grande expérience en animations diverses sur les évènements ou marchés médiévaux avec les instruments ad hoc.
La fusion de ces styles s'avère en général réussie au fil du temps, dans le cadre d'un projet somme toute ambitieux; plusieurs albums proposent en effet des chansons en langues anciennes tandis que les instruments traditionnels s'avèrent souvent totalement originaux. Les cornemuses sont en particulier de grande qualité et très travaillées visuellement.
La personnalité affirmée du chant lead incarné par Michael Robert Rhein et un sens très développé pour des mélodies aux refrains accrocheurs qui tiennent remarquablement la route font d'In Extremo un groupe essentiel du Folk Metal.

Commençons donc notre exploration par un retour en arrière avec cette compilation de 2006 malicieusement nommée Kein Blick Zurück… Aucun regard en arrière…
Comme toute compilation qui se respecte (sic), on a affaire à une juxtaposition de morceaux pas toujours heureuse et de vrais perles côtoient des titres moyens.
On sent bien que la vraie force (et l’histoire) du groupe est assise sur l’utilisation aboutie des instruments traditionnels et sur la qualité des lyrics multilingues et des lead vocaux associés.
La fusion avec une base rythmique résolument rock voire métal est parfois à la peine : si certains titres sont une parfaite réussite, d’autres sont plus un collage qui a du mal à prendre tant il est vrai que l'exercice est toujours difficile.
Certains arrangements sont franchement datés - c'est le risque de l'exercice compilatoire - comme ceux provenant de synthés d’une autre époque. Les mélodies souvent de (très) grande qualité flirtent parfois avec le commercial mais le groupe parvient au bout du compte à éviter cet écueil.
D’une manière générale, les titres révèlent une linéarité très germanique qui peut s'avérer lassante : on manque parfois de ruptures, de folie et… d’arrangements.

En bref, ce disque que l’on pourrait plutôt qualifier de rock médiéval est assez réussi et donne envie d’écouter les albums originaux pour une meilleure mise en relief du propos et bien sûr de voir le groupe en live. C’est déjà ça.

Ma sélection :

- Ai Vis Lo Lop (track 2) : début ultra-vitaminé cornemuse en lead et guitares, suivi d'un superbe break pour amener le chant; ce dernier s’impose dans un grave prononcé qui flirte avec le guttural. Que manque-t-il? Un peu plus de liant entre toutes ces parties un poil juxtaposées,

- Vollmond (track 3) : un refrain en or massif porté par les deux leads, voix et cornemuse. Une linéarité un peu commerciale mais diablement efficace pour ce tube en puissance,

- Pavane (track 6) : départ cornemuse solo avec des bourdons splendides sur un thème MA-GNI-FI-QUE; la rythmique metal reprend fluidement le flambeau pour amener un chant assez guttural; tout travaille en cohérence, tout le monde à sa juste place en un miracle de mix et de fusion,

- Küss Mich (track 9) : intro cornemuse solo magnifique (on refait le coup de Pavane), le refrain part vite et il est dévastateur malgré son côté variété allemande parfaitement assumé. Le chant est bien dans le mix d’ailleurs parfait; les départs de refrain donnent à chaque fois un superbe frisson. Un break réussi aux allures de final débouche sur une magnifique relance rock avec un chant puissant. Le succès commercial de ce titre a contribué à propulser le groupe,

- Spielmannsfluch (track 10) : l’ensemble est très linéaire mais on ne s’ennuie pas; la rythmique sert remarquablement le propos. L'ensemble est taillé dans le rock à la sauce refrain d’enfer,

- Alte Liebe (track 11) : un slow pour changer; guitare rythmique et basse font monter la tension pour amener un refrain énorme, tubistique en diable. Très bien chanté dans le style particulier du lead, sur un texte de très bon niveau.
Et quelle mélodie!

KUNSTRAUB (2013) - IN EXTREMO

Folk Metal / Metal Celtique - 1

BEST OF 2006 - IN EXTREMO
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