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Album "Scots Wha Hae" (2022) - 10 pistes
Album "Scots Wha Hae" (2022) - Crédits

Si ma musique vous plaît, vous pouvez :

- télécharger mes titres ou albums en les achetant sur le site Bandcamp (*)

- partager mon contenu sur vos réseaux sociaux préférés

- participer au financement des prochains albums et de ma chaîne YouTube (voir liens
Tipeee et Paypal).


(*) écoute
libre en intégralité (qualité audio maximale) avant votre achat.

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Les cornemuses écossaises présentent une hauteur quelque peu inhabituelle par rapport à la norme actuelle (LA 440-442 Hz); il est fréquent aujourd'hui d'entendre des "chanters" (ndla : tuyau mélodique de la cornemuse) tournés à plus de 450 Hz. Jusque dans les années 1960, le diapason était pourtant beaucoup plus bas, parfois même inférieur à 440 Hz. Cette évolution qui apporte une brillance qui convient bien à l'instrument peut heurter certaines oreilles…
J'ai cherché, comme d'autres solistes, par le choix de mes chanters et la préparation de mes anches, à rester dans une fourchette raisonnable : mes enregistrements et concerts sont réalisés à un diapason situé de 444 à 447 Hz, pour conserver une certaine spécificité au son écossais.

(Michael Korb & Ulrich Roever / arr. Maclewis)

(Joseph Mohr / Franz Xaver Gruber/ arr. Maclewis)

                                Juin 2023 - Le temps de quelques réflexions, toujours actuelles en 2024 :

                                                   Pourquoi télécharger (acheter) de la musique en 2023 (ou 2024, etc…) ?

Je me suis souvent posé la question à propos des artistes ou groupes que je suis et j’ai eu quelques difficultés à répondre!
Comme beaucoup, j’ai accompagné l’évolution en troquant ma bibliothèque de cassettes audio et CD, pourtant si savamment constituée (je ne suis pas assez vieux pour avoir accompagné la première vague du vinyle…), pour des disques durs bien remplis et que l’on essaie tant bien que mal d’organiser selon une logique singeant l’ancienne discothèque physique (sacré numérique, il ne peut décidément pas se passer de ses origines matérielles, j’y reviendrai…).
Et puis voilà un nouveau soubresaut du Dieu Progrès par lequel on me signale que tout ceci est à nouveau obsolète et que le Nuage est LA réponse ultime! Bien.
À nouveau, bon soldat des temps post-modernes, j’emboîte le pas de cette nouvelle circonvolution, frappant d’obsolescence consentie ces bibliothèques numériques que j’avais pourtant mis un certain temps à peaufiner et organiser…
À quand la prochaine étape? Bientôt j’imagine, le progrès pour le progrès…

Il se trouve que, en complément de mes activités de spectacle vivant (traduisez par « je joue devant vous, sans filtre d’aucune sorte »), je produis aussi de la musique, dans mes salles de répétition d’abord puis dans mon Home studio où comme beaucoup je m’escrime des heures durant pour la musique que j’aime et dans l’espoir de partager mes inspirations.
Alors si moi-même je n’achète plus de disques, après avoir vendu mon âme au Dieu du Streaming, pourquoi diable (encore une histoire d’âme) iriez-vous acheter ma musique??? Ah oui tiens, c’est bien vrai, ça…
Avant d’oser une réponse, poursuivons ces réflexions :

Les temps ont donc changé.
Sans doute aviez-vous l’habitude de guetter les nouvelles sorties d’albums et de vous précipiter ensuite chez votre disquaire favori pour en repartir, avec un mélange d’un peu de fierté et de beaucoup d’excitation… et l’objet précieux avidement serré dans vos affaires! En tout cas, c'est mon vécu…
D’ailleurs en parlant d’objet, l’actuel retour en grâce du disque vinyle nous permet d’apprécier combien il pouvait nous manquer, que ce soit pour son aspect physique (quel piètre contenant que celui du CD en comparaison) ou parfois même pour le son.
Mais, désormais immergés dans l’ère du streaming à tout-va, à quoi bon d’une part s’encombrer d’un objet (ah, la dématérialisation et ses fantasmes… il n’y a plus aujourd’hui que l’âme, encore elle, qu’on cherche à matérialiser) et pourquoi l’acheter de surcroît?

Acheter.
Voilà le vilain mot prononcé. Vilain surtout quand on parle de culture dans nos sociétés où on glorifie le concert gratuit tout en engraissant - par exemple -  la grande distribution à grands coups de caddies débordant d’une prétendue vitalité…
L’illusion de la gratuité est un vaste marché de dupes dont les artistes du spectacle vivant font les frais (je ne parle pas ici de ceux du show-biz, c’est définitivement un autre monde).
Pourtant il est vrai que les divers services de streaming auxquels nous sommes abonnés rendent l’acte d’achat a priori obsolète…
À quoi bon télécharger et acheter de la musique, pour encombrer nos disques durs et alléger notre porte-monnaie alors même que tout est à disposition en permanence et n’importe où dans le ou les nuages… À quoi bon?

Eh bien justement, osons avancer quelques raisons pour acheter de la musique aujourd’hui (la liste est ouverte tout comme le débat) :

- commençons par les pannes du cloud ou d’internet: il ne s’agit pas ici de céder à je ne sais quelle paranoïa mais d’observer que toute cette dématérialisation qui nous environne est assise sur des fondements bien matériels et donc soumise aux aléas du monde réel. Parmi ceux-ci, citons pêle-mêle les pannes, crises, actes de vandalisme voire de terrorisme, accidents divers, etc… susceptibles de menacer un monde numérique qui plonge ses racines dans la réalité physique, tel un colosse aux pieds d’’argile. En résumé, avoir de la musique (ou des films d’ailleurs, cette approche est extensible) en mode local, c’est-à-dire installés (j’allais dire « physiquement »…) sur son ordinateur, son portable, etc… nous met à l’abri de ces aléas. Vous me direz à juste raison que les pannes d’électricité sont un autre facteur de risque supplémentaire… bon dans ce cas et tant que nous autres artistes-animateurs du spectacle vivant continueront d’exercer (rien n’est pérenne mais c’est un autre sujet), il vous restera le loisir de venir nous écouter en mode « concert »!

- c’est un corollaire au point précédent mais il est d’importance : si la taille des disques durs est limitée en général par celle de nos porte-monnaie, l’offre en matières de disques externes amovibles est chaque jour plus étoffée par des produits performants et avec des prix qui baissent (ah, il y a des prix qui baissent en 2023, première bonne nouvelle…).

- à la recherche du réseau perdu… en voiture, en vacances, à l’hôtel, en extérieur, etc… l’accès internet est encore limité ou difficile que ce soit du fait du réseau (in-)disponible ou encore plus par notre forfait cellulaire limité… mais pas de problème pour lire musique et videos installés (téléchargés) en mode local sur nos portables,

- nous payons un abonnement pour accéder de manière illimitée à tel ou tel service de streaming, bien; parfois même nous sommes abonnés à plusieurs offres et lorsqu’on cumule tout cela, en n’omettant pas les fournisseurs videos bien sûr, la facture mensuelle est significative… Certes, en contrepartie il y a la possibilité d’accéder à un catalogue illimité de titres, soit une parfaite illustration du fantasme d’internet, tout, tout de suite, tout le temps (et parfois n'importe comment avec par exemple des albums qui ne ressemblent plus du tout à l'original!)… L’infini offert aux êtres finis que nous sommes. Car nos jours ne comportent factuellement que vingt-quatre heures durant lesquelles la multitude des tâches que nous nous imposons ne finit jamais de s’allonger, au détriment souvent de notre sommeil et toujours d’une certaine conception d’une qualité de vie. Dans ce contexte, si nous pouvions calculer le rapport entre ce que nous écoutons réellement en provenance du cloud et l’infini de possibles qu’on nous propose, le rapport serait vertigineux mais dans le mauvais sens! Alors à quoi bon cet illimité à disposition? N’est-ce pas d’ailleurs à contre-courant des pratiques écologiques vantées par ailleurs?

- revenons sur le volet financier : nous nourrissons donc régulièrement, avec le fruit de notre labeur quotidien, les multinationales de streaming et autres GAFAM dont la réputation boursière n’est plus à faire, grand bien leur fasse; mais que seraient ces derniers sans les créateurs de contenus, c’est-à-dire sans les artistes, quelle que soit leur discipline? Si ces services disparaissaient du jour au lendemain, les artistes continueraient de créer, de jouer, de produire, seul les supports changeraient de même que les moyens de communication. Pas de révolution ici mais un simple retour à des pratiques éprouvées. Je ne sais pas si cela est souhaitable, d’autant que nous artistes trouvons bien des avantages au marketing moderne et je ne suis pas vraiment partisan du « C’était mieux avant! » mais à l’inverse, que deviendraient ces GAFAM sans les créateurs? Je vous laisse répondre… Pourtant, malgré ce rapport, quel est le revenu pour nous autres artistes-musiciens? Proche du zéro absolu. Gagner sa vie en produisant de la musique ET en comptant sur les revenus du streaming suppose un nombre d’écoutes absolument colossal de chaque titre ou album, hors de portée de la majorité des musiciens. Le système ne profite qu’aux (très) grosses cylindrées qui sont évidemment à l’abri du besoin…

Alors voilà, je ne souhaite pas une révolution, je n’ai aucun goût pour cela : il y a évidemment de (très) bonnes choses dans la modernité et étant moi-même très connecté, j’aurais bien du mal aujourd’hui à me passer de streaming entre autres choses… Mais ne pourrions-nous pas « mixer » quelque peu nos pratiques? Du streaming certes, pour la facilité d’accès au catalogue musical, mais aussi de temps en temps se constituer (ou reconstituer) sa propre bibliothèque, accessible sans contrainte d’abonnement, de connexion ou d’usage, qui plus est avec des titres téléchargés en qualité maximale (format audio sans pertes comme sur le site Bandcamp que j’utilise), ce qui est rarement le cas en streaming où par ailleurs diverses contraintes d’édition viennent brider le son original (au contraire de Bandcamp toujours).
Si les prix pratiqués pour ces téléchargements sont la plupart du temps fort modestes au regard du tarif d’un album « physique » et encore plus eu égard aux centaines, aux milliers d’heures passées à produire ces titres, cette participation n’en reste pas moins largement supérieure à ce que l’artiste peut retirer du streaming.
Car oui, chaque titre produit est la partie visible d’un colossal iceberg qui a accumulé les couches de répétitions, d’arrangements, de travail instrumental ou vocal, de création, d’enregistrements, de travail de son, de mixage, etc… Quel autre métier propose un rapport bénéfice/coût aussi ridicule et caricatural? Je n’en connais pas et encore moins de gens - en dehors de notre petite communauté - capables de l’assumer, et ceci pour des raisons bien légitimes… Faut-il que nous soyons fous nous autres artistes pour accepter ce déséquilibre effarant, apportant de l’eau au moulin qui veut qu’un bon créateur se doit de crever la faim?… La passion oui, certes la passion… Mais dans le mot « passion », étymologiquement j’entends aussi le vocable « souffrir » et ça ne me convient guère!
Quoi qu’il en soit, ce don qui nous a été légué, nous nous devons de l’exercer car que serait une vie sans musique à partager?

Donc, de temps en temps, osez télécharger et acheter quelques titres de ci, de là, des autres ou de votre serviteur : ne soyez pas surpris par la modicité de la somme qui vous sera demandée, ce n’est pas le reflet d’une piètre qualité mais celui de notre modèle économique.

À ce propos et pour ce qui me concerne directement, je m’adresse à vous qui me faites le plaisir de surfer sur mon site et d’écouter ma musique: sachez donc qu’un prochain album de standards de cornemuse écossaise verra le jour avant la fin de l’année 2023.
En parallèle, je vous propose aussi de me suivre sur un rythme régulier de sorties de singles indépendants ou de clips sur le patrimoine celtique illustrés par ma musique. Les titres en gestation ne manquent pas, qu'il s'agisse de covers arrangées à ma sauce ou de purs originaux.

Donc en résumé, téléchargez, oui, et les quelques euros qui nous (qui me) parviendront (dans une proportion infiniment plus importante que celles du streaming encore une fois) seront perçus pour ce qu’ils sont c’est-à-dire un complément de revenus bien réel (les petits ruisseaux font les grandes - ou petites - rivières…) ET une reconnaissance de notre rôle de cohésion sociale auquel je crois profondément. En effet et mis à part quelques Narcisse (s) égarés, nous ne cherchons pas spécifiquement à flatter un ego surdimensionné mais plutôt à être connus pour ce que nous sommes, des passeurs ou relais de culture.
Comme l’a dit Keith Richards un jour, nous ne créons pas, nous attrapons des choses qui sont dans l’air à un moment donné pour restituer et transmettre…
Quelque chose plutôt que rien.

Si vous avez eu la patience de me lire jusqu’à ces dernier mots (rédigés sans le support fallacieux d’une quelconque IA…), faites-le moi savoir par mail avec vos commentaires et en indiquant le nombre 1962 dans le corps de votre message… et en retour je vous enverrai un cadeau-surprise sur votre boîte mail.

À bientôt,
Eric

(Jim McLean / L. Fhearchair Beaton & McLean / arr. Maclewis)

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(*) distribution par BREVO; désinscription possible à chaque envoi ou par mail séparé.

(trad. / arr. Maclewis)

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ALBUM “SCOTS WHA HAE” (2022)

(trad. / arr. Maclewis)